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LA SLEEVE-GASTRECTOMIE

La sleeve-gastrectomie (sleeve signifie manchon en anglais) ou gastrectomie longitudinale est une intervention de chirurgie bariatrique dite restrictive puisqu’elle réduit considérablement la taille de l’estomac (80% de réduction) en supprimant, en l’occurence, la partie de l’estomac qui sécrète la ghréline, hormone digestive favorisant l’appétit. Ainsi cette technique induit une satiété précoce, vous mangez moins et vous avez moins faim. La digestion des aliments n’est pas modifiée.

Qu’est ce que la sleeve-gastrectomie ?

La sleeve-gastrectomie (sleeve signifie manchon en anglais) ou gastrectomie longitudinale est une intervention de chirurgie bariatrique dite restrictive puisqu’elle réduit considérablement la taille de l’estomac  (80% de réduction) en supprimant, en l’occurence, la partie de l’estomac qui sécrète la ghréline, hormone digestive favorisant l’appétit.  Ainsi cette technique induit une satiété précoce, vous mangez moins et vous avez moins faim. La digestion des aliments n’est pas modifiée.

Pourquoi proposer une sleeve-gastrectomie ?

Un traitement chirurgical de l’obésité peut vous être utile si votre index de masse corporelle (IMC) est ≥ 40 (ou ≥ 35 si l’excès de poids est associé à une comorbidité ; pathologie associée à l’obésité ; comme le diabète, l’hypertension artérielle ou l’arthrose de hanche ou de genou, entre autres, maladies qui s’amélioreront avec la perte d’excès de poids). Un IMC trop élevé réduit de quelques années l’espérance de vie et peut altérer considérablement la qualité de vie. La sleeve-gastrectomie peut donc être une solution chirurgicale à votre problème d’obésité.


Selon les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé), la décision de réaliser une telle intervention est prise d’un commun accord avec votre chirurgien, après vous avoir expliqué les différentes possibilités de chirurgie de l’obésité, et surtout après réalisation d’un bilan médical complet (sur une courte hospitalisation de 48h) pour mieux vous connaître sur le plan du comportement alimentaire, psychologique et général, afin de vous proposer la meilleure intervention, et d’éliminer une contre-indication médicale à sa réalisation. La décision finale est prise, après ce bilan, en réunion de concertation pluridisciplinaire, avec les principaux praticiens que vous avez rencontrés lors du bilan. Cette décision vous est communiquée lors d’une nouvelle consultation avec votre chirurgien, qui fixe alors avec vous la date opératoire, vous explique le déroulement de l’intervention, les suites attendues et les éventuelles complications. La réalisation de ce bilan et les différentes consultations alors réalisées vous laissent le temps pour la réflexion. Lors des différentes consultations, il ne faut pas hésiter à reposer des questions à votre chirurgien.


Cette intervention nécessite une demande d’entente préalable auprès de la sécurité sociale qui sera rédigée par votre chirurgien dès que la date d’intervention est fixée. Vous devez ensuite adresser cette demande d’entente préalable en recommandé à votre caisse, qui a 15 à 21 jours pour répondre et éventuellement vous convoquer. Passé ce délai, l’absence de réponse signifie que vous avez obtenu un accord et l’intervention peut donc être réalisée en étant assuré de l’accord de prise en charge du tarif de base de la sécurité sociale concernant la sleeve-gastrectomie.

Comment se déroule la chirurgie de la sleeve-gastrectomie ?

L’hospitalisation d’une durée de 3 jours (en l’absence de complications) s’effectue le matin de l’intervention à 7h00. L’intervention durera entre 1h30 et 3h, selon votre poids ou l’existence d’opérations précédentes sur l’abdomen. Dans la suite immédiate de l’intervention, vous resterez entre 1h30 à 2h en salle de réveil avant de rejoindre votre chambre afin de vérifier que le réveil s’effectue correctement.


L’intervention se déroule sous anesthésie générale. La voie d’abord (ouverture) est la cœlioscopie : l’intervention est réalisée à l’aide d’une caméra et d’instruments introduits par de petites incisions de 5 à 15 mm au niveau du ventre. On parle aussi de chirurgie mini-invasive ou de laparoscopie. De façon très exceptionnelle, l’opération est réalisée par une incision classique (laparotomie). Cette voie d’abord, fragilise la paroi abdominale et expose le patient obèse à des hauts risques d’éventration. Elle ne sera donc utilisée qu’au moment de l’intervention, en urgence devant un saignement incontrôlable, ou devant une difficulté anatomique nécessitant de continuer l’intervention par cette voie.


Cette intervention nécessite une demande d’entente préalable auprès de la sécurité sociale qui sera rédigée par votre chirurgien, lors de votre dernière consultation avant la chirurgie. Vous devez immédiatement l’adresser en recommandé à votre caisse, qui a 15 jours pour répondre et éventuellement vous convoquer. Passé ce délai, l’absence de réponse signifie que vous avez obtenu un accord.

Après la sleeve-gastrectomie

La période qui suit l’opération nécessite une surveillance attentive car la grande majorité des complications peut survenir pendant les 2 premiers jours après l’opération. Les tuyaux qui auront pu être mis en place pendant l’intervention (sonde dans la vessie, drain dans l’abdomen, perfusion) vous seront retirés dans les jours suivants.


L’alimentation est reprise progressivement dès le lendemain de l’intervention. Pour votre confort et votre confiance, il est essentiel de bien suivre les conseils alimentaires donnés par le chirurgien, les diététiciennes et les infirmières. Classiquement, la reprise des aliments commence par des repas liquides puis semi-liquides puis solides mixés au début. Il faut manger calmement, lentement, ne pas boire pendant les repas et bien mâcher lors de la reprise des aliments solides. Un livret avec des conseils d’alimentation vous sera remis et expliqué par la diététicienne qui vous suit. Un accompagnement psychologique est parfois utile et nécessaire.


Vous devez vous engager à revoir votre chirurgien et votre diététicienne pour un suivi à long terme. La perte de poids importante des 3 premiers mois entraîne une fatigue car elle concerne aussi les muscles. La pratique d’une activité physique est donc impérative et doit être débutée le plus tôt possible après l’intervention. Un programme de rééducation avec les kinésithérapeutes de notre hôpital pourra être mis en place dès le premier mois après l’intervention. Cette activité physique permet de reconstituer le muscle, ce qui réduira votre fatigue.


Après sleeve-gastrectomie, on estime qu’au cours des 2èmes et 3èmes années, la reprise de poids peut atteindre 10% du poids perdu durant la première année. La perte de poids atteint en moyenne, au bout de 10 ans, 45 à 60% de l’excès de poids initial. L’assiduité du suivi postopératoire permet d’améliorer ces résultats.


Après votre retour au domicile la survenue de certains signes doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre : essoufflement, douleurs abdominales aiguës ou intenses, fièvre, saignements par l’anus ou vomissements répétés, douleurs des épaules en particulier à gauche, car ces symptômes peuvent traduire la survenue d’une complication.


Comme après toute chirurgie de l’obésité, la grossesse est déconseillée pendant les 18 premiers mois postopératoires. Une contraception est donc recommandée.

Quelles sont les complications que l’on peut rencontrer après une sleeve-gastrectomie ?

L’obésité évolutive et parfois ancienne altère progressivement votre cœur, votre capacité respiratoire, vos articulations, votre métabolisme et certains de vos organes. Avant 65 ans, le risque opératoire de la chirurgie bariatrique est inférieur à celui pris à ne rien faire. Comme pour toute intervention chirurgicale, il existe des risques lors de la réalisation d’une sleeve-gastrectomie.


Des complications opératoires peuvent survenir dans les premiers jours postopératoires. Leur prise en charge est bien codifiée par votre chirurgien :


  • Il peut exister, dans 2 à 3% ces cas, des fuites sur la suture de l’estomac (suture réalisée sur une vingtaine de cm en moyenne). Cela peut provoquer un abcès, voire une péritonite. Cette complication survient généralement dans les tous premiers jours, mais il faut s’en méfier après le retour au domicile. Précocement prise en charge, la fistule peut nécessiter une reprise chirurgicale pour lavage, drainage. Elle est actuellement bien prises en charge par une endoscopie digestive pour pose de drains internes et/ou de prothèse digestive afin de permettre sa cicatrisation. Le temps de cicatrisation est plus ou moins long (sur plusieurs semaines le plus souvent), il nécessite initialement une mise à jeun avec nutrition parentérale (par les veines), antibiothérapie. Le respect scrupuleux des consignes de réalimentation en postopératoire contribue à réduire le risque de fistule.


  • Comme dans toute chirurgie digestive, il existe un risque de saignement (1 à 2%), justifiant ainsi la surveillance étroite des premiers jours. Une transfusion de globules rouges en cas d’anémie est parfois nécessaire, ce saignement ne nécessite qu’exceptionnellement une ré-intervention.


De façon très exceptionnelle, il existe des complications liées à la cœlioscopie comme des lésions accidentelles qui sont favorisées par la complexité de l’intervention (notamment lors des deuxièmes interventions abdominales comme le passage de l’anneau gastrique, de la gastro-plastie verticale calibrée ou GVC en de la sleeve, ou si vous avez déjà eu une autre intervention abdominale auparavant) ou lors de circonstances anatomiques inattendues. Leur reconnaissance immédiate, permet en général une réparation sans séquelle, mais elles peuvent parfois passer inaperçues lors de l’intervention et provoquer une péritonite ou un abcès post-opératoire. Elles peuvent exceptionnellement entrainer le décès du patient.


L’obésité est un facteur de risque de phlébite (caillot dans les veines) et d’embolie pulmonaire (caillot dans les veines pulmonaires). Selon les recommandations de la Société Française d’Anesthésie-Réanimation, vous devrez porter lors de l’intervention et des 10 jours postopératoires des bas de contention (une ordonnance pré-opératoire pour l’achat de bas sur mesures vous sera prescrite). Des piqûres pour fluidifier le sang vous seront par ailleurs prescrites pour une durée de 10 jours.


Après sleeve-gastrectomie, il peut exister des complications tardives (au-delà du premier mois et plusieurs années après l’opération) :


  • un rétrécissement de la taille de l’estomac, ce qui pourrait empêcher une alimentation correcte. De façon très exceptionnelle, ce rétrécissement nécessitera alors une endoscopie voire une ré-intervention.


  • un reflux gastro-œsophagien favorisé par la nouvelle forme de l’estomac nécessitant la prise d’anti-acides gastriques (inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP) voire de façon très exceptionnelle la conversion de la sleeve en bypass si ce reflux est incontrôlable par le traitement médical et insupportable. De façon générale, ce reflux s’amoindrit d’une part avec la perte de poids et sur environ 1 à 2 ans.


  • La formation de calculs dans la vésicule biliaire est plus fréquente. Elle est liée à la perte importante de poids. Une ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) par cœlioscopie est nécessaire. Pour éviter l’apparition de calculs, un traitement dissolvant préventif oral est systématiquement prescrit durant les 6 premiers mois postopératoires. Lors du bilan préopératoire, si l’échographie qui est systématiquement réalisée révèle la présence de calculs, cette cholécystectomie sera programmée, de façon préventive, 6 mois après la réalisation du bypass.

A quels résultats dois-je m’attendre après la réalisation de ma sleeve-gastrectomie ?

L’excès de poids perdu, sur du long terme (environ 10 ans), après sleeve-gastrectomie est évalué, d’après les données scientifiques, à 45 à 60% de cet excès de poids (l’excès de poids correspond au nombre de kilos que vous avez en trop par rapport à votre poids idéal attendu, calculé sur la base d’un IMC entre 23 et 25). Il s’agit là d’un résultat statistique. Pour atteindre cet objectif et le maintenir dans le temps, il convient d’appliquer les 3 règles de base que votre chirurgien et tous les praticiens que vous avez rencontrés en préopératoire vous on enseignées, à savoir :


  • avoir modifié, dès la phase préopératoire, ses habitudes alimentaires, et maintenir dans le temps ces modifications,


  • pratiquer régulièrement une activité physique,


  • effectuer un suivi médical à vie : ce suivi est indispensable pour vérifier d’une part l’absence de survenue de complications tardives, d’autre part évaluer la perte pondérale, vérifier la qualité de la prise alimentaire et de l’état nutritionnel avec notamment un bilan sanguin biologique régulier afin de repérer l’apparition éventuelle de carences nutritionnelles notamment vitaminiques.


La perte de poids efficace sans le reprendre à long terme doit permettre de diminuer, voire supprimer les éventuelles maladies associées à votre obésité comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’apnée du sommeil ou les douleurs articulaires.

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