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ÉVENTRATIONS

Tout patient ayant eu une effraction de la paroi abdominale, la plupart du temps par une incision de chirurgie digestive (laparotomie, certaines grosses incisions de cœlioscopie), ou de façon plus rare et accidentelle lors d’un traumatisme abdominal, peut présenter dans les mois voire années qui suivent cette intervention ou ce traumatisme, une hernie au niveau de cette incision. Cette hernie correspond à un orifice à travers lequel peut passer voire s’incarcérer de l’intestin grêle ou du côlon.

Qu’est ce qu’une éventration ?

Tout patient ayant eu une effraction de la paroi abdominale, la plupart du temps par une incision de chirurgie digestive (laparotomie, certaines grosses incisions de cœlioscopie), ou de façon plus rare et accidentelle lors d’un traumatisme abdominal, peut présenter dans les mois voire années qui suivent cette intervention ou ce traumatisme, une hernie au niveau de cette incision. Cette hernie correspond à un orifice à travers lequel peut passer voire s’incarcérer de l’intestin grêle ou du côlon. Cette hernie postopératoire ou post-effraction de la paroi s’appelle alors éventration. Des abcès sur les cicatrices, une reprise des activités physiques trop précoce peuvent représenter des facteurs favorisants la survenue d’éventration.

Situées sur une ancienne cicatrice abdominale, de taille variable et contenant parfois de l’intestin, les éventrations correspondent à des tuméfactions ou masses en regard de cette cicatrice, la plupart du temps indolore et qui se réduisent bien quand on les palpe. L’apparition de douleur abdominale, voire de douleurs dorsales ou de troubles respiratoires doit amener le patient à consulter son médecin.

Comme tout processus herniaire (hernie de l’aine, hernie ombilicale par exemple), l’éventration peut présenter une complication : l’étranglement. Il s’agit d’une incarcération irréversible d’une anse digestive (grêle et/ou côlon). Il apparaît alors un œdème intestinal (comme le phénomène du doigt gonflé dans une bague) voire une nécrose de l’anse incarcérée. Cela peut alors entraîner une occlusion intestinale. Il s’agit d’une urgence chirurgicale.

Comment répare t’on une éventration ?

Le principe de réparation des éventrations consiste à réduire le sac d’éventration (c’est-à-dire à le supprimer et à ré-intégrer dans l’abdomen son éventuel contenu digestif) puis renforcer la paroi abdominale à l’aide d’un renfort de paroi, que l’on appelle aussi prothèse de paroi, plaque, mèche. Il s’agit d’un matériel solide, fin et biocompatible. Cette prothèse est fixée par plusieurs points périphériques de fils non résorbables ou par des agrafes (parfois résorbables). La voie d’abord (ou ouverture) est le plus souvent une laparotomie (incision plus ou moins large), lorsque la taille de l’éventration est importante, et parfois, pour les petites éventrations peut se réaliser en cœlioscopie (chirurgie mini-invasive par introduction de petits tuyaux ou trocarts et petits instruments). Cette chirurgie, sous anesthésie générale, est effectuée la plupart du temps au cours d’une hospitalisation de 2 à 5 jours, de façon plus rare en ambulatoire pour les petites éventrations réparées sous cœlioscopie.

Après la cure chirurgicale d’éventration

Après une cure chirurgicale d’éventration, la durée d’hospitalisation est donc de 2 à 5 jours, en fonction de votre reprise du transit et de la présence ou non de drains. A son retour à domicile, le patient pourra reprendre ses habitudes alimentaires normalement, sans régime alimentaire particulier. Le port de charges est contre-indiqué pendant 2 mois. La durée de l’arrêt de travail sera déterminée en fonction de votre activité professionnelle (sédentaire ou physique). La consultation post-opératoire avec le chirurgien digestif aura lieu un mois après l’intervention.

Quelles peuvent être les complications de la cure chirurgicale d’éventration ?

  • De façon très exceptionnelle, la prothèse peut s’infecter nécessitant une reprise chirurgicale pour ablation de la prothè Pour éviter toute infection du matériel prothétique, il est nécessaire d’effectuer une préparation cutanée à plusieurs reprises : la veille, le jour de l’intervention et au bloc opératoire. De plus, une injection préventive d’antibiotiques est effectuée durant l’intervention. En cas de chirurgie en urgence, lors d’une prise en charge chirurgicale d’étranglement d’éventration, le site opératoire est considéré comme infecté, il n’est donc pas recommandé de poser une prothèse, ce qui rendra alors la réparation moins solide.


  • Il existe un risque de récidive d’é Après l’intervention, il est donc indispensable d’éviter le port de charges lourdes pour une durée de 2 mois. Par ailleurs, une ceinture de contention est prescrite pour une durée de 2 mois. Ce risque de récidive est plus élevé chez les patients obèses. Ainsi chez ce type de patient, la chirurgie d’éventration doit être reportée, si possible, après une perte pondérale indispensable.


  • Les éventrations de taille importante nécessitent techniquement le plus souvent des décollements sous-cutanés et musculaires larges ce qui peut entrainer des « suintements » post-opératoires ayant pour conséquences l’apparition de séromes (épanchement sous-cutanés de sérum), voire des hématomes (collection de sang dans les espaces de décollements) ou de simples ecchymoses sous-cutanées. La prise d’anticoagulants ou d’anti-agrégants (aspirine) peut aggraver les hématomes. La plupart du temps une simple surveillance suffit et ces épanchements régressent en 4 à 8 semaines. De façon très exceptionnelle, une reprise chirurgicale pour évacuer un hématome peut être nécessaire. Pour prévenir la survenue de ces hématomes, il est nécessaire de laisser en place pendant plusieurs jours un ou plusieurs drains et pour les patients concernés d’arrêter la prise d’anticoagulants ou d’anti-agrégants suffisamment à l’avance et quelques jours après la chirurgie. La consultation d’anesthésie pré-opératoire va permettre d’évaluer la nécessité de prise de ces médicaments décoagulants et de les substituer, le cas échéant, par des médicaments à l’effet plus court, ce qui permettra d’effectuer des arrêts plus brefs et mieux contrôlés.


  • Comme les éventrations surviennent sur des abdomens déjà opérés, la probabilité que les anses digestives soient très accolées entre elles est élevée. Pour libérer le contenu de l’éventration, et créer un espace suffisant pour intégrer la prothèse, il va être nécessaire, la plupart du temps, de réaliser un décollement chirurgical de ces accolements entre anses digestives. Ce décollement peut entrainer une blessure (ouverture) d’une anse digestive. Quand celle-ci est repérée par le chirurgien, elle est immédiatement réparée et n’a aucune conséquence mais il existe des blessures d’organe qui peuvent passer inaperçue surtout si les anses sont un peu dilatées et très accolées. Cette blessure se manifeste alors sous forme d’une fuite du liquide digestif entraînant un abcès intra-abdominal voire une péritonite et pouvant nécessiter une reprise chirurgicale, avec les risques éventuels de stomie (anus artificiel).


  • Une infection de cicatrice (abcès de paroi) peut survenir et nécessiter immédiatement des soins locaux par une infirmière à domicile.

  • Si un sondage urinaire a été nécessaire en pré-opératoire ou en post-opératoire immédiat, il existe alors un risque de survenue d’infection urinaire.


  • Il existe des risques de complications post-opératoires liés au patient : décompensation d’une pathologie pulmonaire ou cardiaque pré-existante et connue, phlébite, embolie pulmonaire chez les sujets à risque. La consultation d’anesthésie préopératoire va permettre d’évaluer ce risque et de le prévenir le cas échéant : prescription de kinésithérapie respiratoire, avis de votre cardiologue, prescription d’anticoagulants à dose préventive en postopératoire si nécessaire en plus des chaussettes de contention prescrites de base à tous les patients. Il est donc indispensable que vous vous présentiez à la consultation d’anesthésie avec tous les documents utiles à l’évaluation de ce risque.


  • Si vous avez bénéficié de la cure chirurgicale d’éventration en cœlioscopie, et de façon très exceptionnelle, il peut exister alors des complications liées à la cœlioscopie, et notamment lorsque l’on gonfle le ventre ou quand on introduit le premier tube pendant l’opération. Ces incidents peuvent requérir d’ouvrir le ventre en urgence (laparotomie). Elles peuvent exceptionnellement entraîner le décès du patient. Il s’agit de blessures de l’intestin, de blessures de gros vaisseaux comme une artère abdominale ou d’un risque très exceptionnel d’embolie pulmonaire d’origine gazeuse. La blessure des organes proches du site opératoire est essentiellement digestive (intestin). Cette blessure accidentelle peut être favorisée par la complexité de l’intervention ou des circonstances anatomiques imprévues. Leur reconnaissance immédiate permet en général une réparation sans séquelles.

À votre retour à domicile, en cas de :

  • survenue de fièvre,

  • d’absence complète de transit avec ou sans douleur abdominale prolongée et mal contrôlée par les antalgiques prescrits,

  • suintement sanglant voire purulent de la cicatrice,

  • apparition d’une masse anormale cicatricielle ou proche de la cicatrice,

  • apparition d’une douleur thoracique et/ou d’un mollet

Vous devez immédiatement appeler notre secrétariat et/ou vous rendre dans le service d’urgence de l’HPEL. Un chirurgien digestif est en permanence d’astreinte et devra évaluer vos symptômes.

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